Vous vous interrogez sur vos droits à la retraite pendant vos années d’apprentissage, de stage ou d’alternance ? Vous souhaitez savoir si ces périodes vous permettent d’accumuler des trimestres pour votre future pension ? Vous vous demandez comment faire valoir ces droits quand le moment sera venu ?
C’est un sujet qui mérite votre attention, car ces périodes de votre vie professionnelle peuvent avoir un impact significatif sur votre retraite future. Chaque trimestre validé compte et peut vous rapprocher de votre objectif de retraite à taux plein.
Dans cet article, nous allons explorer en détail comment vos périodes d’apprentissage, de stage et d’alternance sont prises en compte pour votre retraite, et quelles démarches entreprendre pour valider ces trimestres précieux. Vous découvrirez également les différences de traitement selon la période durant laquelle vous avez effectué ces activités.
Pas le temps de tout lire ?
- Jobs étudiants et d’été : Validation d’un trimestre pour 1 747,50€ brut de salaire en 2024, quelle que soit la durée de travail
- Alternance : Acquisition de droits à la retraite selon rémunération (entre 55% et 100% du SMIC)
- Apprentissage : Depuis 2014, chaque trimestre compte automatiquement pour la retraite (base et complémentaire)
- Stages : Validation possible mais uniquement si la gratification dépasse le minimum légal (15% du plafond horaire de la Sécurité sociale)
- Rachats : Possibilité de racheter des trimestres d’apprentissage (avant 2014) ou d’études à des tarifs préférentiels
Jobs d’été et emplois étudiants : comment valider des trimestres pour la retraite ?
Bonne nouvelle pour tous ceux qui ont travaillé pendant leurs études ou leurs vacances : ces périodes peuvent vous permettre d’acquérir des droits à la retraite. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas la durée de votre travail qui compte, mais bien le montant de votre rémunération.
Depuis le 1er janvier 2024, un salaire de 1 747,50€ brut vous permet de valider un trimestre pour votre retraite. Ce montant peut être perçu en quelques jours intensifs ou réparti sur plusieurs mois. Cela signifie que même un job d’été de quelques semaines peut vous rapporter un trimestre si vous atteignez ce seuil de rémunération.
Pour faire valoir ces droits, conservez précieusement vos bulletins de salaire de tous vos emplois étudiants ou saisonniers. Ces documents seront essentiels lors de votre départ à la retraite pour prouver vos périodes d’activité. N’hésitez pas à vérifier régulièrement votre relevé de carrière en ligne pour vous assurer que tous vos trimestres ont bien été enregistrés. Si vous constatez des anomalies, il est préférable de les signaler rapidement plutôt que d’attendre le moment de votre départ à la retraite.
Si vous avez cumulé plusieurs petits jobs dont aucun n’atteint individuellement le seuil de validation d’un trimestre, sachez que les montants sont additionnés sur l’année civile. Ainsi, plusieurs emplois à temps partiel peuvent vous permettre de valider des trimestres si leur cumul atteint les seuils requis.
Pour en savoir plus sur les aides financières disponibles après votre vie active, consultez notre article sur la prime d’activité et retraite.
Alternance et retraite : des droits similaires aux autres salariés
L’alternance est une voie de formation qui vous permet d’acquérir de l’expérience tout en validant un diplôme. Mais qu’en est-il de vos droits à la retraite pendant cette période ?
Si vous avez exercé une activité dans le cadre d’un contrat en alternance, que ce soit en contrat de professionnalisation ou en contrat d’apprentissage, cette période vous permet d’acquérir des droits à la retraite comme n’importe quel autre salarié de l’entreprise. Votre statut d’alternant vous donne accès aux mêmes protections sociales que les autres employés.
En alternance, votre rémunération est généralement comprise entre 55% et 100% du SMIC, selon votre âge et vos diplômes. C’est sur cette base que vous validez des trimestres pour votre retraite de base et acquérez des points pour votre retraite complémentaire.
Plus votre rémunération est élevée, plus vous accumulez de droits pour votre future retraite. Il est donc intéressant de négocier la meilleure rémunération possible lors de la signature de votre contrat d’alternance, non seulement pour votre confort financier immédiat, mais aussi pour vos droits futurs à la retraite.
Pendant votre période d’alternance, vous cotisez automatiquement à l’assurance vieillesse et à la retraite complémentaire. Ces cotisations sont prélevées directement sur votre salaire, comme pour tout autre salarié. Votre employeur verse également sa part de cotisations patronales.
Apprentissage et retraite : un système qui a évolué
Les périodes d’apprentissage représentent un cas particulier en matière de droits à la retraite, avec des règles qui ont considérablement évolué au fil du temps. Contrairement aux études classiques, l’apprentissage est basé sur un contrat de travail donnant droit à une rémunération soumise à des cotisations sociales.
Apprentissage après 2014 : une validation automatique
Depuis le 1er janvier 2014, le système s’est grandement simplifié : chaque trimestre d’apprentissage compte automatiquement comme un trimestre pour la retraite. Cette règle s’applique quelle que soit votre rémunération pendant cette période.
Ce qui est particulièrement avantageux, c’est que l’État se charge de payer les cotisations manquantes si votre rémunération n’est pas suffisante pour valider naturellement les trimestres. Ainsi, même si vous percevez une rémunération modeste durant votre apprentissage, vous ne serez pas pénalisé pour votre retraite. Vous cumulez des droits à la fois pour votre retraite de base et votre retraite complémentaire.
Apprentissage entre 1972 et 2013 : deux possibilités
Si vous avez été apprenti entre le 1er janvier 1972 et le 31 décembre 2013, les règles sont différentes. Vous pouvez obtenir des trimestres de deux façons :
- Par rémunération : vous avez acquis des droits à la retraite à raison d’un trimestre par tranche de 200 fois le SMIC horaire perçue dans l’année.
- Par rachat : vous pouvez racheter des trimestres d’apprentissage manquants pour un tarif forfaitaire unique et avantageux. En 2019, ce montant s’élevait à 1 349€ par trimestre, ce qui est nettement inférieur au coût habituel d’un rachat de trimestre.
Pour les périodes d’apprentissage antérieures au 1er janvier 1972, vos droits à la retraite sont calculés proportionnellement à la rémunération que vous avez perçue. Ces périodes anciennes peuvent être plus difficiles à faire valider, mais ce n’est pas impossible si vous disposez des justificatifs nécessaires.
Pour connaître les autres options d’hébergement adaptées après votre vie active, découvrez notre guide sur les habitats partagés seniors.
Stages et retraite : des droits sous conditions
Les périodes de stage constituent un autre cas particulier en matière de droits à la retraite. Contrairement à l’apprentissage ou à l’alternance, les stages ne sont pas systématiquement pris en compte pour votre retraite.
Les stages peuvent donner droit à des trimestres de retraite pour le calcul de votre retraite de base et peuvent améliorer votre retraite en allongeant votre durée d’assurance validée. Cependant, attention : les stages ne donnent jamais droit à des points de retraite complémentaire. C’est une différence importante avec l’apprentissage ou l’alternance.
Stages rémunérés : le seuil crucial
La validation de trimestres de stage s’effectue de deux façons :
- Directement en payant des cotisations si votre gratification est suffisamment élevée,
- Indirectement en versant une cotisation à la CNAV à la fin du stage.
Pour qu’un stage donne lieu à une gratification obligatoire, il doit durer au moins 2 mois. Le montant minimum de cette gratification ne peut pas être inférieur à 15% du Plafond horaire de la Sécurité sociale. À temps plein sur un mois, la gratification s’élève donc entre 498,75€ et 603,75€ suivant le nombre de jours de congés.
Si vous percevez une gratification égale à ce minimum légal, vous n’accumulez malheureusement aucun droit pour la retraite. En revanche, si votre gratification dépasse ce minimum, l’entreprise qui vous accueille et vous-même versez des cotisations sociales sur la partie qui excède ce seuil.
Pour valider un trimestre, la part de votre gratification qui dépasse le minimum doit représenter, sur toute l’année, 150 fois le SMIC horaire pour un trimestre, soit 1 522,50€ en 2020 (ce montant est réévalué chaque année).
Comme pour les emplois étudiants, conservez précieusement votre convention de stage ou votre attestation de stage pour faire valoir vos droits lors de votre départ à la retraite.
Si vous cherchez des solutions d’hébergement adaptées pour vos vieux jours, consultez nos conseils sur les logements pour retraités.
Rachat de trimestres : une option pour compléter vos droits
Si vous avez fait des études supérieures ou si vous n’avez pas validé suffisamment de trimestres durant vos périodes d’apprentissage, le rachat de trimestres peut être une option intéressante pour améliorer vos droits à la retraite.
Rachat de trimestres d’études
Pour les études supérieures, vous pouvez racheter à tarif préférentiel jusqu’à 4 trimestres à condition d’exercer cette option dans les 10 ans qui suivent la fin de vos études. Cette opportunité peut être particulièrement avantageuse si vous avez commencé à travailler tard et que vous craignez de ne pas avoir suffisamment de trimestres au moment de votre départ à la retraite.
Au-delà de ces 10 ans, le rachat reste possible mais à un tarif moins avantageux. Le coût du rachat varie en fonction de votre âge et de votre niveau de revenus au moment de la demande. Plus vous êtes jeune au moment du rachat, moins celui-ci sera coûteux.
Rachat de trimestres d’apprentissage
Pour les périodes d’apprentissage antérieures à 2014 qui n’auraient pas permis de valider suffisamment de trimestres, le rachat est possible à un tarif forfaitaire unique. Ce dispositif est particulièrement avantageux par rapport au rachat classique de trimestres.
Pour effectuer ce rachat, vous devez contacter votre caisse de retraite et fournir les justificatifs de votre période d’apprentissage (contrat, bulletins de salaire, attestation de l’employeur). La caisse étudiera votre dossier et vous indiquera le nombre de trimestres rachetables ainsi que leur coût.
Le rachat de trimestres peut être une décision stratégique importante pour votre retraite. Avant de vous lancer, il peut être judicieux de consulter un conseiller retraite pour évaluer la pertinence de cette démarche en fonction de votre situation personnelle et de votre carrière.
Questions fréquentes sur l’apprentissage et la retraite
Pourquoi les années d’apprentissage avant 2014 ne comptent-elles pas automatiquement pour la retraite ?
Avant 2014, les droits à la retraite des apprentis étaient calculés uniquement sur la base de leur rémunération, comme pour les autres salariés. Le problème est que la rémunération des apprentis était souvent trop faible pour leur permettre de valider quatre trimestres par an. La réforme de 2014 a corrigé cette injustice en garantissant la validation de tous les trimestres d’apprentissage, quelle que soit la rémunération perçue.
Comment faire valider mes trimestres d’apprentissage effectués entre 1981 et 1986 ?
Pour les périodes d’apprentissage entre 1981 et 1986, vous pouvez faire valider vos trimestres de deux façons. D’abord, vérifiez sur votre relevé de carrière les trimestres déjà validés automatiquement grâce à votre rémunération (un trimestre pour 200 fois le SMIC horaire). Ensuite, pour les trimestres manquants, vous pouvez effectuer un rachat à tarif préférentiel. Pour cela, contactez votre caisse de retraite et fournissez les justificatifs de votre apprentissage (contrat, bulletins de paie, certificat de travail).
Quel est l’impact d’un apprentissage commencé à 16 ans sur ma date de départ à la retraite ?
Commencer un apprentissage à 16 ans peut avoir un impact positif sur votre date de départ à la retraite. Ces périodes d’activité précoce peuvent vous permettre de bénéficier du dispositif de départ anticipé pour carrière longue, à condition d’avoir validé cinq trimestres avant la fin de l’année civile de vos 20 ans et d’avoir accumulé la durée de cotisation requise. Cependant, pour les apprentissages avant 2014, vérifiez bien que ces trimestres ont été effectivement validés en fonction de votre rémunération ou complétez-les par un rachat.
Les périodes de stage à l’étranger comptent-elles pour ma retraite française ?
Les stages effectués à l’étranger peuvent compter pour votre retraite française sous certaines conditions. Si votre stage s’inscrit dans le cadre d’une convention avec un établissement français et que vous percevez une gratification suffisante, ces périodes peuvent être prises en compte. Toutefois, les règles varient considérablement selon les pays et les accords bilatéraux de sécurité sociale. Dans tous les cas, conservez tous vos justificatifs (convention de stage, attestations, preuves de paiement) qui seront nécessaires pour faire valoir vos droits auprès de la caisse de retraite française.